La YOTTA grandit très très bien

De retour de la troisième édition de la YOTTA, à Vichy. Je résume (brièvement) le concept : enchainer des boucles de 500 m ou 1 km de natation et de 4 ou 8 km de course à pied dans des temps réduits à chaque tour sous peine de ne pouvoir repartir, avec départ toutes les 60 minutes (ou 40 minutes pour le format court). Petites réflexions sur la troisième édition de cet événement que j’ai le plaisir de suivre depuis le début au service de l’Agence Stéphanie Protet.

Initialement positionnée comme une course difficile, approche qui pouvait faire peur à des sportifs moins aguerris (genre moi), la YOTTA a su évoluer dans son approche et dans sa communication. Car si la course des Élites est de très haut niveau avec des champions du monde, d’Europe de toutes les disciplines de sports enchaînés (triathlon, swimrun, duathlon, aquathlon), les différents formats proposés permettent à tous de vivre une belle journée sans se sentir frustrés de s’être déplacé pour seulement une voire deux boucles. Cette année, sur le format XPS (500 m de natation, 4 km de course à pied), 90% des participants ont accédé à la troisième boucle, encore 80% à la quatrième et même un peu plus de 50% à la cinquième et dernière. Avec un minimum de condition physique et un peu d’entraînement, ça passe.

La croissance du nombre de participants (plus de 1000 cette année contre 250 la première et 650 la deuxième), témoigne de cette évolution.


Photo : @ActivImages

Tout pour devenir un gros rendez-vous

Pour errer dans l’univers du sport depuis bientôt 35 ans (eh oui suis vieux), d’abord comme journaliste et de plus en plus du côté organisation, je vois à peu près comment les choses se passent. Comme je l’avais déjà écrit lors de la première édition, la YOTTA a de de beaux atouts pour devenir quelque chose de gros, voire très gros. Quelques exemples.

. Original, atypique et ludique. L’offre sportive est aujourd’hui immense. Les gens veulent des choses nouvelles, ils veulent vivre de nouvelles « expériences » comme il est désormais coutume de dire. Le succès de concepts comme le T24 en est une illustration (triathlon sur 24 heures avec 4 h de natation, 12 h de vélo et 8 h de course à pied). La YOTTA coche parfaitement cette case sans déstabiliser complètement les participants. Il y a le petit frisson de la nouveauté mais en même temps le côté rassurant de garder les bases des disciplines enchaînées et de rester dans un univers que l’on connait. Le cut-off (limite de temps) à chacune des boucles est une idée super excitante et qui fonctionne super bien avec le public qui dans la dernière ligne droite pousse celles et ceux pour qui ça se joue à quelques secondes près. Ambiance de feu garantie.

Une organisation de haut niveau (en toute objectivité, je précise). Dès la première édition (montée en à peine deux mois entre la naissance de l’idée et le jour de l’épreuve), Sacha Rosenthal, PDG de la société XEFI à l’origine de la course et son principal financeur, a mis de gros moyens. Ces moyens se voient bien sûr sur le site avec des infrastructures dignes de très très gros événements. Dès que l’on arrive, on en prend quand même plein les yeux… et les oreilles.
Je travaille pour de très gros événements et invariablement, une bonne organisation se reconnait aussi aux détails. Avec l’expérience, j’ai appris à les voir. Le participant ne s’en aperçoit pas forcément, mais ces détails participent à la réussite d’une manifestation. Et souvent, ils coûtent cher à mettre en place. Là aussi, la YOTTA a su mettre des moyens (pas forcément clinquants) mais très efficaces, notamment pour se créer une identité.

Une vision et des ambitions. À l’image de sa société devenue leader des services informatiques pour les TPE/PME, Sacha n’est pas du genre à se contenter et se gargariser d’une situation à l’instant T, aussi bonne soit-elle. La notion de performance est dans ses gênes et cela dans tous les domaines avec son entreprise XEFI, sa pratique sportive (multiples Ironman au compteur et dans des super temps) et bien évidemment ses projets comme la YOTTA. Il ne s’en est pas caché à la création de l’épreuve, l’objectif est de multiplier les YOTTA un peu partout et d’en faire un véritable circuit. Pour y parvenir, il a su s’entourer de personnes très compétentes (une constante pour les bons entrepreneurs) comme Gaël Mainard en directeur sportif de l’épreuve et a même créé une structure Yotta Sports dirigée par Sami Driss pour mettre en place la YOTTA. Les décisions prises et immédiatement mises en place cette année pour s’adapter aux conditions météorologiques (gros orages) et maintenir les courses malgré quelques changements, ont montré le savoir-faire de tous.

Alors évidemment, on ne sait jamais comment les choses peuvent évoluer. Vous pouvez avoir tous les bons ingrédients, il peut arriver qu’une mayonnaise ne prenne pas. Mais sincèrement, la YOTTA mérite un beau destin. Parce que les sourires et les émotions des participants sur les trois premières éditions sont quand même de sacrés bons indices.

………….

Quelques extraits de mes communiqués de presse (et vous l’aurez compris, même pas eu à me forcer pour dire du bien… oui oui parfois, c’est moins évident)

Franchir une ligne d’arrivée est toujours un moment à part. Un moment d’excitation, d’émotion et souvent même de libération. Avec son format original, la YOTTA multiplie cet intense instant jusqu’à cinq fois. Unique. L’orage n’aura pas réussi à gâcher la fête. Une partie de la nuit et dès le petit matin, toutes les équipes d’organisation et tous les bénévoles s’étaient mobilisés pour remettre le site en état d’accueillir un événement sportif à la hauteur des attentes des participants de cette édition 2024. Une édition record avec plus de 1 000 coureurs au départ des différentes courses (280 la première édition, 650 la deuxième). Le départ groupé donné à 12 heures pour les trois courses de la journée, résonnait comme une belle récompense pour tout ce travail, avec le son de battements de cœur dans les haut-parleurs pour un moment solennel.

Sur la ligne de départ, quelques-uns des meilleurs mondiaux mais aussi des amateurs, moins aguerris, ravis de profiter du privilège de partager ce moment avec les stars. La modification du programme leur a même permis d’être à leurs côtés dans le parc de transition. Moment rare de pouvoir se changer juste à côté d’un champion du monde !    

Pour chacun, un défi contre soi, contre cette chaleur étouffante. Un défi lancé au temps qui file. Inexorablement. Une première boucle de 500 m de natation et de 4 km de course à pied à effectuer en moins de 40 minutes. Puis une deuxième en moins de 35, une troisième en moins de 30 et enfin une quatrième à conclure en moins de 25 pour gagner le droit de disputer l’ultime boucle. Départ toutes les 40 minutes. Juste le temps de souffler, de se réhydrater, de partager aussi dans l’aire de transition avec ses coéquipiers, ses amis, tous embarqués dans la même expérience. Et toujours ce temps qui file avant de replonger. Inexorablement. Transcendés, poussés par le public et l’ambiance unique de la YOTTA, 90% des participants ont pourtant accédé à la troisième boucle et encore 80% à la quatrième avant que la sanction du chrono ne fasse davantage de victimes.

Licenciée au club de triathlon de Saint-Michel-sur-Orge (Essonne), Camille, deuxième de la YOTTA XP Femmes, samedi, illustre le sentiment de beaucoup. « Il y a un côté hyper ludique qui est génial, explique-t-elle. Sur une course traditionnelle, une fois qu’on est parti, on se met dans sa bulle jusqu’au bout. Sur la YOTTA, entre les boucles, tout le monde sympathise. Être mélangé avec les pros, c’est top. On ouvre grand les yeux quand on les voit juste à côté de nous dans le parc de transition. L’idée du cut-off est également super. Quand tu vois la ligne d’arrivée et que ça se joue à quelques secondes, tu donnes tout. Je suis venue seule cette année mais je vais motiver les gens du club pour venir l’an prochain. »

Coup de coeur 2024 : la YOTTA Kids

Même si j’ai mon BAFA, les enfants et moi, ce n’est pas une grande histoire d’amour… Surtout quand je les ai près de moi dans un wagon ou un avion… Néanmoins, j’ai beaucoup aimé la YOTTA Kids, nouveauté de l’édition 2024. J’aime cette idée de transmettre les valeurs du sport, de voir des gosses trouver dans le sport un moyen d’expression. Voilà donc ce que j’ai écrit sur ce sujet.  

Une journée entamée par des sourires d’enfants est forcément une belle journée. Encore plus quand ils sont partagés par ceux de leurs parents, fiers de voir leur petit ou leur petite donner leur meilleur. Dimanche matin, pour la seconde journée de la troisième édition de la YOTTA, sous l’arche d’arrivée, le souffle est court, les joues sont rouges, et les jambes flageolent. Mais la médaille avec laquelle tous repartiront trouvera vite une place de choix dans la chambre. Les souvenirs aussi resteront gravés pour longtemps. Avec pour certains la naissance de rêves sportifs et peut-être même de jolies carrières à écrire dans le futur.  

Nouveauté de cette édition 2024, la YOTTA Kids a pour la première fois permis aux plus jeunes de s’immerger dans l’esprit YOTTA. Comme les grands ! Sur des boucles de course à pied à répéter trois fois et adaptées selon les âges, les enfants ont eux aussi vibré, escortés par les athlètes professionnels de la YOTTA XP Élites de samedi, tout heureux d’être restés un jour de plus pour participer à la fête. Là aussi l’esprit YOTTA. Plus tard, en regardant les photos, les enfants réaliseront la chance d’avoir eu leur banderole tenue par une championne du monde ou par l’un des meilleures triathlètes au monde. Le privilège aussi d’avoir été encouragés et récompensés par Amélie Mauresmo, ancienne numéro 1 mondiale de tennis et vainqueure de deux tournois du Grand Chelem, venue participer à la YOTTA XPS Relais, ou par Camille Lacourt, quintuple champion du monde de natation.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *