Il parait qu’une première fois, ça ne s’oublie pas. Pour moi, c’était en mars dernier. À plus de 50 ans, il était temps… Et comme pour toutes les premières fois, j’étais intimidé.

En ce dimanche 10 mars, j’ai assisté à mon premier concert à l’Hôtel de Noailles. Intimidé donc en entrant dans ce lieu et en me souvenant que Mozart y a joué. Mozart, quand même ! Impressionné aussi par le bâtiment conçu par Jules Hardouin-Mansart, par ses illustres visiteurs comme Louis XIX, Louis XV et Louis XVI, ou les deux présidents des États-Unis, Thomas Jefferson et John Quincy Adams. Excusez du peu !
Amusé aussi. Amusé de passer des tribunes du Parc des Princes juste quelques heures avant pour un match du PSG, à l’atmosphère feutrée de l’Hôtel de Noailles, puis de filer à Eurosport commenter dans la soirée un marathon. Une journée comme j’adore avec des univers rarement associés. Passer, en moins d’une heure, des chants de supporters à un concert de musique baroque, ça m’amuse (il m’en faut peu). Car oui, aimer les uns n’est pas incompatible avec aimer les autres.
Première à l’Hôtel de Noailles, première aussi pour la musique baroque avec ce concert proposé autour de l’œuvre « La Gamme », composée par Marin Marais et interprétée par Fiona-Emilie Poupard (violon), Magnus Andersson (luth), Brice Sailly (clavecin), Atsushi Sakaï (viole de gambe) et Marion Martineau (viole de gambe). Bien caché sur le côté de la salle, derrière le piano, j’ai pu d’abord observer, et très vite, apprécier. La musique mais tout ce qui l’entoure aussi. Cette façon pour les musiciens d’engager tout leur corps pour délivrer les notes, cette dextérité parfois, cette douceur à d’autres instants et cette beauté, toujours.
Cette première m’a ouvert un nouvel horizon avec la découverte d’un monde que je ne connaissais pas. Par les réseaux sociaux d’abord, Fiona-Émilie Poupard, violoniste de ce dimanche à l’Hôtel de Noailles et depuis revue dans d’autres concerts, notamment à l’Opéra Royal de Versailles ou au Festival Baroque de Cergy-Pontoise, m’a « guidé » dans mon apprentissage du baroque. Lully ou les albums interprétés par Le Poème Harmonique m’accompagnent désormais dans certains de mes voyages en train. Cette première fm’a ouvert un nouvel univers. Et ça, j’adore !
