Retrouver son âme d’enfant est souvent un fantasme aux allures de chimère. Le cirque possède pourtant ce fascinant pouvoir. La 22e édition du Festival international du cirque des Mureaux, installée au parc de Sautour, nous en a une fois encore offert la plus belle des illustrations.
Initié par une association au début des années 2000, mais orchestré depuis plusieurs années par la municipalité des Mureaux, le festival, avec plus de 9000 spectateurs (6 représentations), fait aujourd’hui partie des plus grands rendez-vous de l’art circassien en France.
Sous le chapiteau de la piste aux étoiles, une quarantaine d’artistes à la renommée mondiale, venus du Japon, de Thaïlande, d’Ukraine, de Chine, de Russie, d’Éthiopie, de Taiwan et bien évidemment de France, nous ont offert une douce parenthèse.
Une parenthèse remplie des rires des enfants bien sûr mais aussi ceux des plus « grands », quand le trio de clowns russes Without Socks, déjà primé dans les plus grands festivals notamment à Monte-Carlo, et à nouveau au tableau d’honneur avec le 1er Prix du jury et le Prix du public (les spectateurs étaient sollicités pour voter), multiplie les facéties. Pas besoin de paroles pour séduire. Le langage des grimaces et des regards est universel. Précieux don de pouvoir enclencher en un instant l’imaginaire des spectateurs avec un simple rire, un cri, une onomatopée, une expression du visage, un geste, une mimique. L’émerveillement également quand l’Ukrainienne Olga Boiko (1er prix ex-aequo) s’élève dans les airs et délivre une envoutante danse, en parfaite harmonie avec son cerceau. Les frissons aussi quand les Français de « la Tangente du Bras tendu » multiplient les prouesses, accrochés à leur trapèze volant. Frissons encore avec Julot Cousins, perché à 9 mètres du sol sur un mât oscillant, sans un seul lien pour le protéger d’une chute. Émerveillement avec les voltigeuses équestres de Nagaïka Tribe ou encore avec les Chinois de Kung Fu Boys, maitres dans l’art de l’équilibre… sur la tête. Parce qu’au cirque, tout devient possible. Pendant plus de deux heures rythmées par Madame Loyal, Carrie Harvey, maitresse de cérémonie, et au son de l’orchestre Circus Groove Affair, les numéros s’enchainent. Toujours plus vite, toujours plus haut, toujours plus fort.
Qu’ils soient clowns, acrobates, trapézistes, cavalières, etc. tous partagent la même faculté à donner l’illusion que tout est simple et naturel. Pourtant, derrière chaque mouvement se cachent des heures et des heures de travail. Merci à eux.
Et parce que la magie du cirque se partage, au-delà des représentations, le festival ouvre également cet univers à de nombreux enfants des Mureaux et des villes et villages de la vallée de la Seine. Menés par la troupe « Les clowns en folie », des ateliers découverte des arts du cirque (pendant le festival) et « Cirqu’aux Champs » (en amont) permettent également de sensibiliser les plus jeunes. Transmettre, une évidence dans la grande famille du cirque.
Un très grand merci à nos hôtes de la ville des Mureaux pour l’accueil de notre petit groupe d’Ambassadeurs des Yvelines, et pour nous avoir permis de redevenir des enfants. Des grands enfants certes, mais des enfants. Et que ça fait du bien !