Pendant que la préparation pour « La Diagonale des Yvelines » (trail de 100 km, le 1er avril) se poursuit, voici une petite parenthèse culturelle car, non il n’y a pas que le sport dans la vie. Pourquoi vous écrire ce post aujourd’hui ? D’abord parce que pour une fois j’ai du temps et surtout parce que ce mardi soir, je suis allé voir la pièce « Coupures » au Théâtre de l’Oeuvre à Paris et que j’ai eu envie de partager avec vous quelques idées et quelques émotions. Comme je le fais parfois après un grand match de tennis, ou un grand exploit sportif. Certains opposent un peu trop facilement le sport et la culture, et préfèrent mettre les gens dans des cases. Les deux domaines ont pourtant un point commun : les émotions. Oui, on peut être ému ou touché un soir par un match de foot et le lendemain par une pièce de théâtre, une exposition ou un opéra.
Pendant que la préparation pour « La Diagonale des Yvelines » (trail de 100 km, le 1er avril) se poursuit, voici une petite parenthèse culturelle car, non il n’y a pas que le sport dans la vie. Pourquoi vous écrire ce post aujourd’hui ? D’abord parce que pour une fois j’ai du temps et surtout parce que ce mardi soir, je suis allé voir la pièce « Coupures » au Théâtre de l’Oeuvre à Paris et que j’ai eu envie de partager avec vous quelques idées et quelques émotions. Comme je le fais parfois après un grand match de tennis, ou un grand exploit sportif. Certains opposent un peu trop facilement le sport et la culture, et préfèrent mettre les gens dans des cases. Les deux domaines ont pourtant un point commun : les émotions. Oui, on peut être ému ou touché un soir par un match de foot et le lendemain par une pièce de théâtre, une exposition ou un opéra.
« Coupures »
Créée par la compagnie « La Poursuite du Bleu » et mise en scène par Samuel Valensi et Paul-Eloi Forget (les deux sont aussi sur scène), cette pièce jouée jusqu’au 30 avril au Théâtre de l’Oeuvre (Paris 9), est une parfaite illustration que la sobriété peut être d’une grande richesse.
Le pitch comme on dit : Comment Frédéric, maire écologiste, agriculteur, jeune père de famille, engagé, rêveur, recyclage, circuit-court, pistes cyclables et festival de musique débranchée… bref, comment Frédéric a-t-il pu décider seul, et dans le secret, du déploiement de la dernière génération d’antennes-relais partout dans la commune ?
Il y a le message à la fois environnemental (sans être chiant ou moralisateur) et politique (sans être chiant ou moralisateur), il y a la mise en scène terriblement efficace, ingénieuse et rythmée, il y a les comédiens (June Assal, Michel Derville, Valérie Moinet et donc Paul-Eloi Forget et Samuel Valensi) tous parfaits, il y a ce violon interprété par Lison Favard en alternance avec Emelyne Chirol, bref… il y a tout ! On rit (beaucoup), on s’émeut (souvent), on s’interroge, on réfléchit. Et chose peut-être la plus incroyable, je suis même d’accord avec Télérama qui écrit : « Impossible de résister à cet engagement brillant, drôle et généreux. On sort ragaillardi d’un théâtre capable, avec l’art le plus singulier, de nous dire les difficultés de notre société. De nous réveiller. » Pas mieux. La salle, comble et debout à la fin de pièce, résume tout.
A voir, et même revoir !
La représentation de ce mardi était suivie par une conférence sur le thème « Quelle culture pour l’avenir ? ». Même si je ne partageais pas la vision de certains des intervenants, toujours intéressant d’écouter des gens brillants (et cela même si l’on n’est pas d’accord avec eux).
FEMMES(s)!, on vous aime
Depuis le 10 septembre, et jusqu’au 2 juillet 2023, le Musée départemental Maurice Denis de Saint-Germain-en-Laye, abrité dans l’ancienne demeure du peintre fondateur du groupe des Nabis, présente l’exposition FEMMES (S), nouvelle présentation de ses collections mettant les femmes à l’honneur, qu’elles soient les sujets de représentation ou elles-mêmes artistes. Superbe.
Quel plus belle endroit qu’un musée pour laisser libre cours à son imagination. Derrière chaque œuvre, s’inventer une histoire, une romance, y interpréter un regard, un sourire, une larme, une lueur ou une ombre, y deviner parfois un bonheur, parfois un drame. Au fil des salles, voyager à travers les siècles, oublier le temps et les années qui filent, se transporter dans une autre époque. Les musées sont un incroyable espace de vies, celles de toutes ces personnes dessinées sur une toile ou taillées dans un marbre et qui, soudainement, semblent reprendre vie grâce au talent d’un artiste.
Le Musée Départemental Maurice Denis de Saint-Germain-en-Laye en est une fois encore une très belle illustration avec la nouvelle exposition « Femme(s) ! » présentée jusqu’au 2 juillet 2023.
Rouvert depuis un an après trois ans de travaux financés par le Département des Yvelines, « Le Prieuré » comme l’avait baptisé Maurice Denis (le bâtiment était un ancien Hôpital général royal de la fin de XVIIIe siècle, fondé par madame de Montespan pour abriter les indigents), accueille de nombreuses œuvres du peintre et de ses amis Nabis (courant post impressionniste du début du XXe siècle).
Maurice Denis mais aussi Paul Gauguin, Paul Sérusier, Pauline Peugniez etc.
À travers cinq thèmes – Femmes modèles, Femmes Mères, Des corps/Décors, Femmes aimées et Femmes/artistes – dont les noms laissent eux aussi une place à la libre interprétation (la femme modèle par exemple avec son rôle de modèle mais aussi dans le sens « sage »), mère, compagne, sœurs ou belles-sœurs, amies, modèles, élèves ou simples figures d’inspiration, les femmes tiennent le premier rôle. Première épouse de Maurice Denis, Marthe y tient bien évidemment une place importante. Coup de cœur également pour le « portrait de Madame Ranson au chat » de Denis, « La femme au chapeau de paille », chef-d’œuvre de Thérèse Debains, le « portrait d’Alice Sèthe » de Théo van Rysselberghe, le « Bouquet sur carton à chapeau », de Madeleine Dinès, fille du peintre « cachée » derrière un pseudonyme anagramme et bien évidemment « Autoportrait sur fond noir de Raymonde Heudebert » qui sert d’affiche à l’exposition. Maurice Denis y tient un rôle majeur bien sûr. Mais d’autres grands artistes ont été invités : Paul Gauguin, Paul Sérusier, Louis Anquetin, Théo van Rysselberghe, Maurice Martinot, Paul Ranson, Ker-Xavier Roussel et bien sûr des artistes femmes comme Thérèse Debains, Pauline Peugniez etc.
Replacer les femmes en pleine lumière
Ce thème des femmes permet de proposer un nouveau regard sur des œuvres phares du fonds permanent, dont le Musée compte plusieurs chefs d’œuvres du genre. Sont exposées et superbement mises en valeur par l’éclairage des peintures rarement montrées, des œuvres récemment restaurées et de récentes acquisitions présentées au public pour la première fois. Les habitués du musée pourront aussi redécouvrir les œuvres in situ et les œuvres exposées précédemment avec un autre regard. Un regard tourné vers ces femmes parfois placées en arrière-plan vers lesquelles on prête une soudaine attention, ou celles, longtemps restées dans l’ombre de leur mari artiste (Charlotte Alix ou Marguerite Sérusier), et qui retrouvent aujourd’hui la lumière. Sur les cartels placés à côté de chaque tableau (les étiquettes), Fabienne Stahl, commissaire de l’exposition, a choisi de donner la parole à toutes ces femmes et de faire découvrir chaque œuvre à travers leur prisme. Subtile astuce pour les (re)placer au premier plan.
On aime alors imaginer toutes ces femmes, une fois le dernier visiteur parti, reprendre vie, parler de leur vie, de leurs sacrifices, de leurs amours, de leurs passions, de leurs peines. De toutes ces émotions si bien retranscrites par les artistes.
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Une exposition sur les femmes mais aussi récemment une conférence proposée par le Musée d’Archéologie nationale de Saint-Germaine-en-Laye dans le cadre de l’exposition Clovis et animée par Adrien Bayard sur le thème « Abbesse, matrone et mater familias, femmes de pouvoir et pouvoir des femmes dans la Gaule mérovingienne ». Intéressant et surtout une illustration de plus que se pencher dans les livres d’histoire permet souvent de mieux comprendre les choses d’aujourd’hui et de réaliser que certains combats que l’on croit récents ont parfois plusieurs siècles d’existence. Autre exemple : les femmes dans la peinture.
Dans un documentaire diffusé début janvier sur France 4, la réalisatrice Sandra Paugam évoquait les femmes peintres de l’Ancien régime, de l’Empire, puis de la Restauration. Elle y retraçait les destins d’Anne Vallayer-Coster, Marguerite Gérard, (belle-sœur de Fragonard), Élisabeth Vigée Le Brun, grande portraitiste, peintre officielle de Marie-Antoinette, Constance Mayer, Angélique Mongez, Pauline Auzou, Julie Duvidal de Montferrier (qui fit d’ailleurs un passage à la maison de la Légion d’Honneur de Saint-Germain-en-Laye) et de bien d’autres. Des femmes qui eurent un vrai succès à leur époque, certaines entrant même à l’académie royale de peinture puis à l’académie des beaux-arts. Beaucoup seront également louées pour leurs qualités de copistes. Des pionnières avant de voir éclore bien plus tard, à la fin du XIXe siècle, des Rosa Bonheur, Marie Laurencin, Suzanne Valadon ou encore Berthe Morisot. A voir en replay.