Podcast « Légendes Cavalières » – Episode 37 – Pierre Jonquères d’Oriola

Cet été, les passionnés d’équitation ont rendez-vous dans les jardins du Château de Versailles. Les meilleurs cavaliers et chevaux au monde s’y retrouveront en quête du Graal olympique. Jusqu’à l’ouverture de ces Jeux, « Légendes cavalières » a choisi de nourrir cette flamme en retraçant quelques beaux moments et en mettant en lumière de grands couples qui ont marqué l’histoire olympique.

Après Pierre Durand et Jappeloup, derniers champions olympiques français sacrés en individuel, à Séoul en 1988, puis le Néozélandais Mark Todd et Charisma, couronnés en concours complet en 1984 et 88, dans le 37e épisode, « Légendes cavalières » retrace l’histoire du seul double champion olympique individuel de saut d’obstacles, le Français Pierre Jonquères d’Oriola, en or en 1952 à Helsinki, puis douze ans plus tard à Tokyo.

À la fin de cet épisode, Guy Jonquères d’Oriola, aujourd’hui cavalier international, raconte ses souvenirs de son oncle Pierre et Gilles Bertran de Balanda, champion du monde par équipes en 1982 et 2002 et dont le grand-père, Pierre, fut médaillé d’argent individuel aux Jeux olympiques d’Amsterdam en 1928 sur Papillon, parle de ses rencontres et des anecdotes partagés avec Pierre Jonquères d’Oriola, l’idole de sa jeunesse.

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Pierre Jonquères d’Oriola est né le 1er février 1920 dans le château familial de Corneilla del Vercol, dans les Pyrénées Orientales, entre Collioure et Perpignan, près de la frontière espagnole. Sa famille de riches propriétaires terriens, anoblie sous Louis XV, y cultive la vigne depuis 1485. Dans sa jeunesse, le petit Pierre, fils de Joseph, cavalier de haut niveau et petit-fils d’un écuyer du Cadre Noir, est déjà un amoureux du sport. Qu’il soit engagé sur une épreuve d’athlétisme, ou dans un match de rugby, ce qu’il veut plus que tout, c’est se surpasser et surtout… GAGNER. Son père, Joseph, plutôt du genre autoritaire, le met très vite en selle sur son premier poney, baptisé Sans Souci. Pierre n’a que trois ans et se rappellera encore longtemps de ses éraflures sur les jambes à force de frotter les barrières du manège. Parce qu’à cette époque, on monte en culotte courte.

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A Tokyo, la France n’est pas loin du même fiasco qu’à Rome, quatre ans plus tôt. Le dernier jour des Jeux se profile et La Marseillaise n’a pas encore retenti une seule fois. Ne reste plus que l’épreuve d’équitation en ce samedi 24 octobre. Mais personne n’y croit vraiment. Jonquères d’Oriola fait cette fois équipe avec Lutteur B, un Selle Français bai brun de 9 ans, fils du Pur-sang Furioso. Il l’a acquis une bonne année avant Tokyo auprès d’une cavalière d’Aix-en-Provence qui le trouvait trop puissant. Il l’a échangé avec une petite jument. Les débuts sont un peu délicats mais peu à peu, le cheval accorde sa confiance au cavalier. En froid avec la Fédération, Jonquères d’Oriola est sélectionné au dernier moment. Au Japon, la formule est revenue à celle d’Helsinki. Une seule compétition en deux manches, et un éventuel barrage. Comme en Finlande, la première manche du Français est médiocre. Neuf points au compteur dont une faute sur la rivière, rare pour Lutteur. Mais … comme en Finlande, les scores sont lourds. Il pointe à la quatrième place derrière trois cavaliers à 8 points. Rien n’est encore perdu. Le midi, il déjeune avec le colonel de Castries, grand cavalier qui a détenu des records en saut en hauteur, franchissant 2,30 m, et en saut en longueur, avec 7,60m, en selle sur Tenace. Grand cavalier mais aussi grand militaire engagé dans la bataille de Dien Bien Phu, en ex-Indochine. Joyeux luron aussi. Les deux hommes profitent de l’instant et s’offrent du très bon vin. Le moral est là. Devant 80 000 spectateurs, la seconde manche est un récital. Sans faute. Tous les adversaires du Français faillissent. Cette fois, il n’y aura pas de barrage. Pierre Jonquères d’Oriola remporte son deuxième titre olympique.

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