Les Jeux olympiques, comme dans un rêve

Je vous avais promis de revenir sur ces Jeux olympiques alors c’est parti. Oui, enfin, c’est parti, c’est vite dit. Parce que bien difficile de trouver par quoi commencer… Ces deux semaines olympiques ont été tellement intenses qu’il est compliqué en ce J+1 d’organiser ma pensée. Je me lance.

Tout se mêle. Toutes ces émotions bien sûr, avec ces victoires, ces défaites, ces instants, ces secondes et même parfois ces millièmes où tout bascule. Toutes ces chansons, tous ces cris. « Que je t’aime », « Les Yeux d’Émilie », « Aux Champs-Elysées », Céline Dion, Gala… qui reviennent en boucle. En d’autres temps, on aurait crié stop (sauf pour Céline Dion) ! Et pourtant, cela nous manque déjà. À commencer par La Marseillaise que l’on n’aura jamais autant entendue. Sans qu’elle soit associée à une quelconque idéologie. Toutes ces images que l’on se repasse en boucle grâce aux montages sur les réseaux sociaux, de sport, de spectateurs, de Paris, de liesse, de ferveur, d’enthousiasme. Tout se mélange depuis cette cérémonie d’ouverture, premier acte lumineux de la quinzaine.

Ces Jeux olympiques, j’en avais peur. Peur que Paris et plus largement la France ne soit pas à la hauteur d’un événement que j’avais déjà eu le bonheur et même le privilège de vivre à plusieurs reprises. Depuis des mois, je répétais à qui voulait bien l’entendre que l’on ne peut pas comprendre ce que sont les Jeux tant qu’on ne les a pas vécus. Rien n’est comparable. Aujourd’hui, je suis heureux d’avoir vu tous ces gens heureux. Au moins le temps de ces deux semaines. Heureux de savoir que des millions de personnes savent aujourd’hui ce que sont les Jeux, ce qu’ils représentent et ce qu’ils génèrent. Même les transports ont fonctionné. Miracle !
Heureux d’avoir connu cette parenthèse où les irréductibles râleurs ont dû (et su) se faire discrets. Bien sûr, tous vont revenir. Bien sûr, l’actualité politique de la rentrée va vite nous pourrir à nouveau la vie. Mais ces deux semaines resteront dans les souvenirs. Beaucoup ont parlé de parenthèse enchantée. Ce fut le cas. Dans les stades, dans les tribunes, au Club France, dans la rue, il n’était plus question de droite, de gauche, de religion, de nationalité. Un Mélenchoniste a sans doute vibré à côté d’un Lepeniste… Sans le savoir ! Parce que pendant deux semaines, tout le monde s’en foutait. La Concorde n’a jamais aussi bien porté son nom. Il n’y avait plus les gentils ou les méchants. Les policiers ont joué au basket, ont dansé, ont été applaudis. Ça ne durera pas. Tout le monde le sait mais fait semblant d’y croire. Histoire de grappiller quelques jours de bonheur.

Pendant ces deux semaines, nous avons été fiers d’être français, fiers de la France. Pendant ces deux semaines nous avons même eu l’illusion que la France était un pays de sport. « Just an illusion » comme on le chantait autrefois (référence de vieux désolé). Ne soyons pas naïfs. Certes, le record de médailles a été pulvérisé. Mais comme le rappelle Vincent Duluc dans son édito paru dans L’Équipe de ce lundi, le sport ne représente que 0,3% du budget de l’Etat et il n’existe pratiquement pas dans les écoles. Peut-être que les choses changeront. Peut-être. J’ai du mal à y croire.

On verra ça plus tard. Demain… ou après-demain. Parce que le petit nuage qui nous a accueillis depuis deux semaines est bien confortable. Et qu’il est bien difficile d’en descendre. Gardons l’image de ces regards, de ces cris, de ces larmes de joie, de bonheur. Celles de détresse aussi qui témoignent de toute l’intensité de ces moments. Gardons toutes ces émotions, toute cette passion. Gardons ce bonheur. Le plus longtemps que nous le pourrons.

Mes images « olympiques »

. La cérémonie d’ouverture. TOUTE la cérémonie d’ouverture. De Céline Dion à Philippe Katherine (même Aya Nakamura c’est dire !).
. La beauté des sites. Impossible d’en mettre un en avant : le tir à l’arc aux Invalides, le Grand Palais, le parc urbain de La Concorde, le beach sur le Champ de Mars, les arrivées du cyclisme au pied de la tour Eiffel ou des marathons aux Invalides, et puis Versailles bien sûr.  
. Les pleurs d’Adèle Stern ma consultante de pentathlon moderne quand sa copine Elodie Clouvel a remporté la médaille d’argent.   
. L’énorme dispositif mis en place au sein d’Eurosport pour diffuser l’intégralité des épreuves sur la plateforme Max. Ce fut un boulot titanesque pour les chefs éditoriaux et techniques. Jamais vu un tel dispositif en 35 ans de vie professionnelle. Monstrueux. Avec la passion du sport et des sportifs de tous les journalistes et consultants. Pour la plupart, nous avons commenté des cabines, loin des sites où se déroulaient les épreuves. Mais peu importe.  
. La liesse populaire pour les épreuves gratuites. Les images de la rue Lepic ou des marches du Sacré-Cœur sur les parcours vélo étaient une dinguerie totale. Tout comme celles du public sur le marathon ou le triathlon.
. Le Club France. Un univers parallèle. J’ai pu y aller à deux reprises pour participer à l’émission « Mon Paris Olympique » d’Eurosport, les soirs des médailles des cavaliers tricolores. Un délire !
. Des médailles parmi d’autres. Etant souvent derrière un micro (14 jours de commentaires), je n’ai pas pu tout voir. Alors certaines médailles m’ont davantage « ému » que d’autres. Voici celles qui me viennent à l’esprit là maintenant dans mon canapé : le judo et Teddy Riner d’abord en individuel puis par équipes (quels ippons!), le bronze de la pétillante Lisa Barbelin en tir à l’arc, Félix Lebrun (17 ans !!!!), le triplé du BMX avec le regard des deux premiers vers leur pote en passant la ligne, l’équipe de France de volley (la folie), l’argent des Bleus du concours complet, l’or de l’Algérienne Kaylia Nemour aux barres asymétriques, Mondo Duplantis à la perche forcément (the GOAT), le podium féminin du sol en gymnastique avec cette image des deux Américaines Simone Biles (2e) et Jordan Chiles (3e) saluant la performance de la Brésilienne Rebeca Anglade en s’inclinant, la quatrième place de Samir Aït-Saïd aux anneaux (oui je sais c’est pas une médaille, mais il m’a ému avec beaucoup de dignité malgré l’immense déception), l’argent de l’équipe de France féminine de basket si proche de l’exploit. Et tant d’autres.
. Le plein dans les stades et les salles. Jamais un pentathlon ne s’était déroulé devant plus de 15 000 personnes. Le Stade de France rempli dès le matin pour des qualifications d’athlétisme, le stade Yves-du-Manoir envahi par les supporters des Pays-Bas en hockey sur gazon, le Grand Palais en fusion, les records d’assistance pour les matches de hand à Lille etc.

Bien sûr, il y a des choses que j’ai moins aimées. Mais là, maintenant, je n’ai envie de retenir que le beau.

5 thoughts on “Les Jeux olympiques, comme dans un rêve

  1. Tellement d’accord avec toi. J’aimerais tellement rester sur cette émotion, sensation, ce sentiment, cette planète JO.
    Puis bordel, j’ai vu Céline 2 fois de près dans ma vie.

  2. Mon cher Pascal
    Moi j’ai versé quelques..voir beaucoup de larmes d émotions…
    Les Jeux , c est le Grall de tout sportif….une vie de sacrifice…et humilité….
    Mais quel plaisir pour nos bleus !!!
    Et tous les autres…..Paris brillé, tant pas ses sites , quelles images..
    Quels souvenirs pour tout les sportifs…. ….et les visiteurs venus de très loin……

  3. Cher Pascal,
    Moi, je retiendrai ( dans ma discipline de prédilection ), la joie explosive et communicative de Karim, l’émotion de Stéphane et le bonheur tout en retenue de Nicolas. Merci pour ces beaux moments que vous nous avez magnifiquement commentés. Il nous reste de belles images du complet mais aussi celles de Julien et d’Olivier en CSO qui nous ont fait vibrer, tellement on y croyait. Merci encore.

  4. Bonjour PGB,

    Au détour d’une lecture j’ai atterri sur l’ancien blog (typepad) et je voulais simplement signaler que la redirection vers celui ci n’est pas correcte (elle fait boucler sur le site). Je vais pouvoir remettre le bon lien dans mes favoris et relire avec plaisir tes articles, toi qui m’avait bien conseillé lorsque j’avais fait mon premier triathlon à Paris il y a quelques années :o)

    P.S. Qu’as-tu pensée la polémique sur la qualité de l’eau de la Seine et de l’attitude de certains triathlète vis à vis de cette question ? Lire tout ce qui a été dit alors qu’il y a 10 ans le tri a été organisé deux fois sans soucis dedans m’a bien fait rire…

    1. Salut Xavier,
      Ravi de te relire.
      Je suis d’accord avec toi sur l’eau de la Seine. Tout ça n’était que pour faire du buzz. On nage dans des eaux bien pires. J’ai aussi participé au Triathlon de Paris il y a quelques années et ça ne posait aucun problème… La société du sensationnalisme hélas…

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